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L'EGLISE
SAINT TUDEC
1528 - 1540 ---- 1904
L'ancien édifice a été financé par les dons
d'Alain de Rosmadec et de son épouse Jeanne Du Chastel. Daté
de 1528 et 1540, il comportait des piliers du XIIIe siècle,
caractéristiques de l'école de Pont-Croix.
Seul le pignon Ouest de cette première église
est conservé lors de sa reconstruction, en 1904, sur les plans
du chanoine Abgrall. De style néogothique, elle comprend une
nef de six travées avec bas-côtés et chapelles en ailes au
droit de la sixième et un chœur peu profond à chevet plat.
Les voussures du porche sont simplement moulurées, sans décoration
de feuilles d'acanthe ; le gable coupe les piédroits au-dessus
de l'accolade comme dans toute l'école quimpéroise. Deux personnages
décharnés servent d'abouts à ce galbe et tiennent les banderoles
: la femme, à gauche, sauve sa pudeur par la banderole, l'homme,
à droite, n'a que ses mains. Détresse après la perte du paradis
ou satyre villageoise, l'œuvre est signée Y. PERON .
L'entrée du porche est néo-flamboyante avec
une statue de Sainte Anne, patronne de la paroisse. Le clocher,
après avoir été atteint par la foudre, a été refait avec les
mêmes pierres. On y monte par la tourelle.

Le mobilier

Le grand autel, en arrière, est du début
de XXème siècle. Au-dessus de la table, deux panneaux sculptés
représentent à gauche le sacrifice d'Abraham, à droite sa
rencontre avec Melchisédech.
Au-dessous de l'autel, la Sainte Cène est encadrée par Moïse,
avec les tables de la loi et, probablement, Elie qui lui est
associé dans l'évangile. La polychromie est due à un réfugié
belge ;
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A gauche de l'autel, le retable est
bien chargé mais date pourtant de 1701. Il représente,
en ronde bosse, le thème de la confrérie du Rosaire :
au centre, la Vierge présente son enfant nu à Sainte Catherine
de Sienne, dans une attitude qui rappelle les noces mystiques
du Corrège. Saint Dominique est tenu à l'écart de cette
atmosphère. Le vitrail voisin reprend le même thème, en
y ajoutant deux papes.
Dans l'ordre supérieur, le Christ et l'Esprit-Saint, sous
forme d'une colombe, et sur le côté Saint Sébastien en
martyr, mais bien musclé. Il a les liens aux pieds et
les trois flèches symboliques.
Saint Roch présente une plaie à faire pitié avec pour
seul remède le léchage de son chien.
- Chaire à prêcher du XVIIIe siècle.
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A droite du Chœur : un retable très
travaillé, mais aéré est du XXe siècle, sauf les colonnes
baroques. C'est le retable de Sainte Anne, de forte poitrine,
dont la Vierge en fillette est curieusement habillée.
Saint Joseph et Saint Joachim sont en plâtre. Ce dernier
porte les deux colombes qu'on offrait au temple pour racheter
le fils premier-né. Il n'y était nullement tenu pour une
fille.
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Tout près, dans la nef nord, une Piéta,
en bois, qui daterait du XVIIIe siècle, diffère des autres
par sa taille et par l'allongement du corps du Christ
qu'elle ne porte qu'en partie sur ses genoux, comme celle
de Villeneuve-les-Avignon. C'est un travail de professionnel
: la Vierge a le visage allongé, de longs doigts. Le Christ
a une anatomie étudiée. La cape de deuil, le linge du
Christ et ses longs cheveux forment des plis recherchés.
Ce pourrait être une œuvre du XVIIIème siècle.
- Autres statues anciennes en bois polychrome :
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>
Saint Tudec, en prêtre, est le patron de la paroisse concurremment
avec Sainte Anne. |
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> Une Vierge à l'enfant,
au grand visage allongé, est vêtue d'une robe moulant
le corps, faisant ressortir la poitrine, d'un décolleté
osé à la manière de Vigée-Lebrun, tandis que le manteau
s'enroule et bouffe en volutes compliquées.
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> Christ
en croix (dans le chœur). |
- Quatre vitraux de l'atelier J.-P. Florence datant de 1905
:
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o
Le Rosaire dans la travée Nord. |
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o Découverte de
la statue de Sainte Anne, patronne de la paroisse par
Nicolas Nicolazic et Martyre de Saint Tudec dans le
chœur.
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o Le Sacré-Cœur
entre Mgr Conen de Saint Luc et Victoire Conen de Saint
Luc, dans la travée Sud. Monseigneur de Saint Luc de
la famille du Guilguiffin fut évêque de Quimper jusqu'à
l'obligation du serment de la constitution de 1791.
Victoire de Saint Luc (qui a donné son nom à l'école),
religieuse à la Retraite à Quimper, fut incarcérée pour
avoir brodé des " Sacré Cœurs " (d'où l'inspiration
du vitrail) et guillotinée à Paris le 19 juillet 1794
(la chute de Robespierre eut lieu le 27 juillet).
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Restauration
Cet édifice, précieux patrimoine pour la
commune a subi l'érosion du temps. Aussi en 1998, un diagnostic
effectué à la demande de la municipalité, avait relevé de
nombreux désordres. Devant l'ampleur du chantier, M. Le Moën,
architecte de La Feuillée, a été désigné pour mener à bien
la restauration. En raison de l'importance du chantier, mais
aussi afin d'obtenir le maximum d'aides, celle-ci a été programmée
sur trois ans pour un coût prévisionnel de 320 000 € H.T.
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1ère phase : la première
tranche des travaux a débuté en septembre 2001 par le
pignon Ouest avec la restauration du clocher et de la
flèche, de la double porte d'accès ainsi que des vitraux.
Cette phase s'est terminée début 2002.
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2ème phase : Cette tranche
de travaux, plus importante, a concerné la restauration
de l'ensemble des façades Nord et Est pour la maçonnerie,
des vitraux de ces côtés, de la charpente et de la réfection
de la couverture. Elle a commencé au second semestre 2002
pour s'achever début 2003.
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3ème phase : Cette dernière
tranche de travaux débutée en octobre 2003 a été destinée
à la façade Sud (maçonnerie et charpente) ainsi qu'à toute
la restauration intérieure, électricité incluse. Elle
s'est achevée en juillet 2004.
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